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Résistance ! Résistance ! Résistance !
10 000 personnes à Villeurbanne, énorme !
Prenez le pouvoir !!!!
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A l'heure où les marchandises n'ont plus de frontières, les hommes les conservent ...
Extrait de l'album "A contresens" (2009) de La Rue Ketanou.
Paroles :
Ils nous arrivent d'aussi loin que viennent les revenants,
Ils ont du sang sur les mains et c'est leur propre sang.
Ils ressemblent à ses armes qu'ils n'ont pas chargé,
Ils ressemblent à leurs femmes qu'ils ont abandonné à l'espérance.
Ils ont pris les frontières à contre sens.
Ils ont grimpé un mât de cocagne qui perce le brouillard,
Ils ont soulevé des montagnes et trouvé un passage.
Ils ont connu l'écume blanche des océans dans une barque
Entre la rage et la chance d'avoir su franchir le cap de Bonne Espérance.
Ils ont pris les frontières à conte sens.
Ils viennent frapper à nos paupières, nous livrer d'étranges nouvelles.
Parait qu'en crachant sur nos frères on crache sur nous mêmes.
Ce sont les derniers aventuriers des réfugiés sans refuges.
On les appelle les sans papiers et nos juges les jugent, désespérance.
Les frontières n'ont pas de sens.Extrait vidéo live :
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Un extrait de l'album "live" (2011) de La rue Kétanou (en compagnie du Josem) : "Maître corbeau".
La chanson originale est présente dans l'album "A contre sens" sorti en 2009. Une adaptation du célèbre Maître corbeau ... aujourd'hui notre petit corbeau national ne partage le fromage qu'avec ses amis ... et c'est nous qui trinquons!
Lien vers le site officiel de "La rue Kétanou" : link
et vers le lien de leurs accompagnateurs sur la tournée "Le Josem, le jeune orchestre symphonique de l'entre deux mers" qui aboutira à l'album de 2011 "La rue Kétanou et le josem" : link
L'excellente version symphonique (avec le Josem) de ce titre :
Paroles :
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Le micro est tout bleu on a ça, et des mots et de la gouaille populaire
Une cogite, un stylo un cahier v'la ti pas qu'on est là paré pour avancerCar trop de paroles et trop d'années et encore rien n'a changé peut être
Ne changeront elles jamais ? Cette façon là que les gens ont de penser
De vouloir à tout prix de vouloir tout gagner mais qui dit l'gagnant
Dit l'perdant la rage dedans on ne vous l'apprend pas,
La compétition est pour nous un problème déjà trop propagé
en aucun cas nous ne raisonnerons de cette façon là !
Car...
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Mais le corbeau radin n'a rien donné, rien lâché et le renard la faim au ventre
lui a arraché,
Oh trêve de volatile passons aux choses humaines car j'ai de la peine de voir
La petite sur son trottoir, la crasse au nez dans les rues de Tanger
Alors que juste en face dans un restaurant le touriste joue l'ignorant gavé d'argent
bien au chaud sur cette partie du continent
Quand cesserons nous de nous plaindre quand cesserons nous de geindre
pour des billets, l'homme n'est pas fait pour travailler
On le crie haut sur un micro une écoutille dans une société qui pousse
à moderniser et quand l'outil sera bien électroniqué... l'outil sera bon à jeter ...
Car...
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
J'ai le droit d'être quelqu'un sans travail je ne suis rien ?
Faux ! Ce ne sont là que des ragots !
Poussés par l'être humain dans une facilité pour se raccrocher à des bouées
à leur bouée qui très vite vont se transformer en des menottes, en des clapiers...
Enfermer les esprits un peu trop libérés
Dix ans comme employé chez Renault et aujourd'hui il vend des fleurs dans le métro
Comment peut il compenser ce qu'il gagnait des gestes imprégnés, tourne
et colle et repassé
Toute sa vie il a bossé dans une entreprise de merde avec un boulot de merde,
Où la philosophie travaille plus vite que ton voisin et tu seras en haut demain,
Mais bien loin est le sommet des échelles et seuls quelques corbeaux peuvent
encore y accéder
C'est pour cela qu'encore une fois on pose notre doigt sur ce détail là à haute voix
Car...
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Si Maître Corbeau sur son arbre perché voulait partager son fromage
Ah c'est sur que Maître renard par l'odeur alléchée lui aurait rendu cet hommage.Une version live en vidéo de ce titre :
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Meeting Front de Gauche de Montpellier au Parc des expositions devant 10 000 personnes.
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"El comunero", surnom d'un militant communiste andalou, qui a 18 ans a pris les armes pour défendre son idéal et lutter contre Franco. El comunero, grand père de Thomas Jimenez . "El comunero" est devenu un projet artistique à l'initiative de ce dernier. Projet en hommage au grand père bien entendu, mais aussi, et surtout à tous ceux qui ont eu le courage de passer des idées au combat. Reconnaissons que c'est encore d'actualité ...
Thoma Jimenez par l'intermédiaire de son groupe "L'air de rien" a déjà été évoqué ici ou sous mon autre blog :
La route du Rom - L'air de rien - Vidéo clip et paroles
Un million d'enfants - L'air de rien - Vidéo live, clip officiel et paroles
La vidéo expliquant le projet "El comunero" :
Reportage
envoyé par mosaicmusic. - Regardez d'autres vidéos de musique.Le site du projet "El comunero" : link
La vidéo d'un extrait du spectacle "A las barricadas" :
Les paroles et la traduction de "A las barricadas":
A las barricadas
Negras tormentas agitan los aires,
nubes oscuras nos impiden ver ;
aunque nos espere el dolor y la muerte,
contra el enemigo nos manda el deber.El bien más preciado es la libertad,
hay que defenderla con fe y valor.
Alta la bandera revolucionaria
que del triunfo sin cesar nos lleva en pos.
Alta la bandera revolucionaria
que del triunfo sin cesar nos lleva en pos.En pie pueblo obrero, ¡a la batalla !
hay que derrocar a la reacción.
¡A las barricadas, a las barricadas,
por el triunfo de la Confederación !
¡A las barricadas, a las barricadas,
por el triunfo de la Confederación !Aux barricades
L’air est agité de noires bourrasques
De lourds nuages nous brouillent la vue
Bien que nous attendent la douleur et la mort
Contre l’ennemi le devoir nous appelleNotre bien le plus cher c’est la liberté
Il faut la défendre avec courage et foi
Brandis le drapeau révolutionnaire
Qui sans faillir nous porte vers la victoire ) bisDebout peule ouvrier, à la bataille
Mettons à bas la réaction
Aux barricades, aux barricades
Pour le triomphe de la confédération
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Des toulousains en direct live du Bikini en compagnie de Fredo des Ogres de Barback en concert de soutien aux faucheurs volontaires.
Un titre évoquant le million d'enfants pauvres en France ... Extrait de l'album "Luttopie" (2006).
Les paroles :
Un million d’enfants
Le chiffre paraît astronomique
Un million d’enfants
Dans notre bonne république
D éjà hors jeu, déjà exclus
Avant même d’y être rentrés
D éjà paumés déjà perdus
Avant de savoir où aller
Un million d’enfants en France
Sous le seuil de pauvreté
Qui crèvent d’indifférence
Ça peut faire des révoltés
Le ministre a bien raison
De repérer les rebelles
De prendre des précautions
D és 3 ans en maternelleUn million d’enfants
Tous remisés dans leur misère
Un million d’enfants
Traînant une vie délétère
Pour qui la vie ça se mérite
Pour qui la vie doit se payer
Les pas rasés les parasites
Que l’on dit la lie de la société
Tous ceux qui ont un faciès
Acariâtre ou agressifs
Ceux qui refusent les caresses
Et les trop vindicatifs
Le ministre a ses raisons
Faut rendre tout ça docile
Pour enrichir les patrons
Faut de la main d’œuvre flexible
Alors flics tous à vos fiches
Fichez ces fichus fauchés
Pour permettre aux fils de riches
De pouvoir dormir en paix
Quelle sinistre solution
Pour ces bambins qu’on dit bandits dès six ans
Qu’on ne peut pas mettre en prison
Gavons les de tranquilisantsUn million d’enfants
Le chiffre paraît astronomique
Un million d’enfants
Dans notre bonne république
Déjà hors jeu, déjà exclus
Avant même d’y être rentrés
Déjà paumés déjà perdus
Avant de savoir où allerLaissés pour compte
Comptant pour rien
Dans les calculs z’économiques
Quel est le poids
De leur destin
Face aux intérêts stratégiques
De la France d’après demainparoles : Bernard Peyranne et Thomas Jimenez - musique : Thomas Jimenez
Leur site : link
Le clip officiel :
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Extrait de l'album "J'veux qu'on m'aime" (2010), "Mes absences" est une de ses chansons engagées. Il s'agit ici de dénoncer notre absence possible lors du débat présidentiel, un texte contre le non-engagement, contre l'abstention.
Il y dénonce les dangers de ... nos absences !
A écouter en même temps qu'on révise le programme du front de gauche dans la vidéo ci-dessous :
Son site officiel : Romain Dudek
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Je me souviens des émissions de Foulquier sur France Inter quand il invitait Léo Ferré! J'ai découvert l'anarchie grâce à ça! Je n'ai jamais été vraiment anar, mais se rebeller contre l'ordre établi, la pensée unique, c'est une hygiène de vie! Les anarchistes jouent leur rôle dans ce domaine! Merci Léo donc!
C'est mon premier article sur Léo Ferré, j'aurai pu commencer par des "classiques", mais j'ai choisi un texte moins connu et plus exigeant, qui va vous demander un peu plus de 13 minutes d'attention!
Extrait de l'album "Il n'y a plus rien" (1973), ce texte (du même nom que l'album) peut être vu comme un cri d'anarchie après la désillusion de Mai 1968 ...
Le son deezer :
Paroles :Écoute, écoute... Dans le silence de la mer, il y a comme un balancement maudit qui vous met le coeur à l'heure, avec le sable qui se remonte un peu, comme les vieilles putes qui remontent leur peau, qui tirent la couverture.
Immobilité... L'immobilité, ça dérange le siècle.
C'est un peu le sourire de la vitesse, et ça sourit pas lerche, la vitesse, en ces temps.
Les amants de la mer s'en vont en Bretagne ou à Tahiti...
C'est vraiment con, les amants.
IL n'y a plus rien
Camarade maudit, camarade misère...
Misère, c'était le nom de ma chienne qui n'avait que trois pattes.
L'autre, le destin la lui avait mise de côté pour les olympiades de la bouffe et des culs semestriels qu'elle accrochait dans les buissons pour y aller de sa progéniture.
Elle est partie, Misère, dans des cahots, quelque part dans la nuit des chiens.
Camarade tranquille, camarade prospère,
Quand tu rentreras chez toi
Pourquoi chez toi?
Quand tu rentreras dans ta boîte, rue d'Alésia ou du Faubourg
Si tu trouves quelqu'un qui dort dans ton lit,
Si tu y trouves quelqu'un qui dort
Alors va-t-en, dans le matin clairet
Seul
Te marie pas
Si c'est ta femme qui est là, réveille-la de sa mort imagée
Fous-lui une baffe, comme à une qui aurait une syncope ou une crise de nerfs...
Tu pourras lui dire: "T'as pas honte de t'assumer comme ça dans ta liquide sénescence.
Dis, t'as pas honte? Alors qu'il y a quatre-vingt-dix mille espèces de fleurs?
Espèce de conne!
Et barre-toi!
Divorce-la
Te marie pas!
Tu peux tout faire:
T'empaqueter dans le désordre, pour l'honneur, pour la conservation du titre...
Le désordre, c'est l'ordre moins le pouvoir!
Il n'y a plus rien
Je suis un nègre blanc qui mange du cirage
Parce qu'il se fait chier à être blanc, ce nègre,
Il en a marre qu'on lui dise: " Sale blanc!"
A Marseille, la sardine qui bouche le Port
Était bourrée d'héroïne
Et les hommes-grenouilles n'en sont pas revenus...
Libérez les sardines
Et y'aura plus de mareyeurs!
Si tu savais ce que je sais
On te montrerait du doigt dans la rue
Alors il vaut mieux que tu ne saches rien
Comme ça, au moins, tu es peinard, anonyme, Citoyen!
Tu as droit, Citoyen, au minimum décent
A la publicité des enzymes et du charme
Au trafic des dollars et aux traficants d'armes
Qui traînent les journaux dans la boue et le sang
Tu as droit à ce bruit de la mer qui descend
Et si tu veux la prendre elle te fera du charme
Avec le vent au cul et des sextants d'alarme
Et la mer reviendra sans toi si tu es méchant
Les mots... toujours les mots, bien sûr!
Citoyens! Aux armes!
Aux pépées, Citoyens! A l'Amour, Citoyens!
Nous entrerons dans la carrière quand nous aurons cassé la gueule à nos ainés!
Les préfectures sont des monuments en airain... un coup d'aile d'oiseau ne les entame même pas... C'est vous dire!
Nous ne sommes même plus des juifs allemands
Nous ne sommes plus rien
Il n'y a plus rien
Des futals bien coupés sur lesquels lorgnent les gosses, certes!
Des poitrines occupées
Des ventres vacants
Arrange-toi avec ça!
Le sourire de ceux qui font chauffer leur gamelle sur les plages reconverties et démoustiquées
C'est-à-dire en enfer, là où Dieu met ses lunettes noires pour ne pas risquer d'être reconnu par ses admirateurs
Dieu est une idole, aussi!
Sous les pavés il n'y a plus la plage
Il y a l'enfer et la Sécurité
Notre vraie vie n'est pas ailleurs, elle est ici
Nous sommes au monde, on nous l'a assez dit
N'en déplaise à la littérature
Les mots, nous leur mettons des masques, un bâillon sur la tronche
A l'encyclopédie, les mots!
Et nous partons avec nos cris!
Et voilà!
Il n'y a plus rien... plus, plus rien
Je suis un chien?
Perhaps!
Je suis un rat
Rien
Avec le coeur battant jusqu'à la dernière battue
Nous arrivons avec nos accessoires pour faire le ménage dans la tête des gens:
"Apprends donc à te coucher tout nu!
"Fous en l'air tes pantoufles!
"Renverse tes chaises!
"Mange debout!
"Assois-toi sur des tonnes d'inconvenances et montre-toi à la fenêtre en gueulant des gueulantes de principe
Si jamais tu t'aperçois que ta révolte s'encroûte et devient une habituelle révolte, alors,
Sors
Marche
Crève
Baise
Aime enfin les arbres, les bêtes et détourne-toi du conforme et de l'inconforme
Lâche ces notions, si ce sont des notions
Rien ne vaut la peine de rien
Il n'y a plus rien... plus, plus rien
Invente des formules de nuit: CLN... C'est la nuit!
Même au soleil, surtout au soleil, c'est la nuit
Tu peux crever... Les gens ne retiendront même pas une de leur inspiration.
Ils canaliseront sur toi leur air vicié en des regrets éternels puant le certificat d'études et le catéchisme ombilical.
C'est vraiment dégueulasse
Ils te tairont, les gens.
Les gens taisent l'autre, toujours.
Regarde, à table, quand ils mangent...
Ils s'engouffrent dans l'innommé
Ils se dépassent eux-mêmes et s'en vont vers l'ordure et le rot ponctuel!
La ponctuation de l'absurde, c'est bien ce renversement des réacteurs abdominaux, comme à l'atterrissage: on rote et on arrête le massacre.
Sur les pistes de l'inconscient, il y a des balises baveuses toujours un peu se souvenant du frichti, de l'organe, du repu.
Mes plus beaux souvenirs sont d'une autre planète
Où les bouchers vendaient de l'homme à la criée
Moi, je suis de la race ferroviaire qui regarde passer les vaches
Si on ne mangeait pas les vaches, les moutons et les restes
Nous ne connaîtrions ni les vaches, ni les moutons, ni les restes...
Au bout du compte, on nous élève pour nous becqueter
Alors, becquetons!
Côte à l'os pour deux personnes, tu connais?
Heureusement il y a le lit: un parking!
Tu viens, mon amour?
Et puis, c'est comme à la roulette: on mise, on mise...
Si la roulette n'avait qu'un trou, on nous ferait miser quand même
D'ailleurs, c'est ce qu'on fait!
Je comprends les joueurs: ils ont trente-cinq chances de ne pas se faire mettre...
Et ils mettent, ils mettent...
Le drame, dans le couple, c'est qu'on est deux
Et qu'il n'y a qu'un trou dans la roulette...
Quand je vois un couple dans la rue, je change de trottoir
Te marie pas
Ne vote pas
Sinon t'es coincé
Elle était belle comme la révolte
Nous l'avions dans les yeux,
Dans les bras dans nos futals
Elle s'appelait l'imagination
Elle dormait comme une morte, elle était comme morte
Elle sommeillait
On l'enterra de mémoire
Dans le cocktail Molotov, il faut mettre du Martini, mon petit!
Transbahutez vos idées comme de la drogue... Tu risques rien à la frontière
Rien dans les mains
Rien dans les poches
Tout dans la tronche!
- Vous n'avez rien à déclarer?
- Non.
- Comment vous nommez-vous?
- Karl Marx.
- Allez, passez!
Nous partîmes... Nous étions une poignée...
Nous nous retrouverons bientôt démunis, seuls, avec nos projets d'imagination dans le passé
Écoutez-les... Écoutez-les...
Ça rape comme le vin nouveau
Nous partîmes... Nous étions une poignée
Bientôt ça débordera sur les trottoirs
La parlote ça n'est pas un détonateur suffisant
Le silence armé, c'est bien, mais il faut bien fermer sa gueule...
Toutes des concierges!
Écoutez-les...
Il n'y a plus rien
Si les morts se levaient?
Hein?
Nous étions combien?
Ça ira!
La tristesse, toujours la tristesse...
Ils chantaient, ils chantaient...
Dans les rues...
Te marie pas Ceux de San Francisco, de Paris, de Milan
Et ceux de Mexico
Bras dessus bras dessous
Bien accrochés au rêve
Ne vote pas
0 DC8 des Pélicans
Cigognes qui partent à l'heure
Labrador Lèvres des bisons
J'invente en bas des rennes bleus
En habit rouge du couchant
Je vais à l'Ouest de ma mémoire
Vers la Clarté vers la Clarté
Je m'éclaire la Nuit dans le noir de mes nerfs
Dans l'or de mes cheveux j'ai mis cent mille watts
Des circuits sont en panne dans le fond de ma viande
J'imagine le téléphone dans une lande
Celle où nous nous voyons moi et moi
Dans cette brume obscène au crépuscule teint
Je ne suis qu'un voyant embarrassé de signes
Mes circuits déconnectent
Je ne suis qu'un binaire
Mon fils, il faut lever le camp comme lève la pâte
Il est tôt Lève-toi Prends du vin pour la route
Dégaine-toi du rêve anxieux des biens assis
Roule Roule mon fils vers l'étoile idéale
Tu te rencontreras Tu te reconnaîtras
Ton dessin devant toi, tu rentreras dedans
La mue ça ses fait à l'envers dans ce monde inventif
Tu reprendras ta voix de fille et chanteras Demain
Retourne tes yeux au-dedans de toi
Quand tu auras passé le mur du mur
Quand tu auras autrepassé ta vision
Alors tu verras rien
Il n'y a plus rien
Que les pères et les mères
Que ceux qui t'ont fait
Que ceux qui ont fait tous les autres
Que les "monsieur"
Que les "madame"
Que les "assis" dans les velours glacés, soumis, mollasses
Que ces horribles magasins bipèdes et roulants
Qui portent tout en devanture
Tous ceux-là à qui tu pourras dire:
Monsieur!
Madame!
Laissez donc ces gens-là tranquilles
Ces courbettes imaginées que vous leur inventez
Ces désespoirs soumis
Toute cette tristesse qui se lève le matin à heure fixe pour aller gagner VOS sous,
Avec les poumons resserrés
Les mains grandies par l'outrage et les bonnes moeurs
Les yeux défaits par les veilles soucieuses...
Et vous comptez vos sous?
Pardon.... LEURS sous!
Ce qui vous déshonore
C'est la propreté administrative, écologique dont vous tirez orgueil
Dans vos salles de bains climatisées
Dans vos bidets déserts
En vos miroirs menteurs...
Vous faites mentir les miroirs
Vous êtes puissants au point de vous refléter tels que vous êtes
Cravatés
Envisonnés
Empapaoutés de morgue et d'ennui dans l'eau verte qui descend
des montagnes et que vous vous êtes arrangés pour soumettre
A un point donné
A heure fixe
Pour vos narcissiques partouzes.
Vous vous regardez et vous ne pouvez même plus vous reconnaître
Tellement vous êtes beaux
Et vous comptez vos sous
En long
En large
En marge
De ces salaires que vous lâchez avec précision
Avec parcimonie
J'allais dire "en douce" comme ces aquilons avant-coureurs et qui racontent les exploits du bol alimentaire, avec cet apparat vengeur et nivellateur qui empêche toute identification...
Je veux dire que pour exploiter votre prochain, vous êtes les champions de l'anonymat.
Les révolutions? Parlons-en!
Je veux parler des révolutions qu'on peut encore montrer
Parce qu'elles vous servent,
Parce qu'elles vous ont toujours servis,
Ces révolutions de "l'histoire",
Parce que les "histoires" ça vous amuse, avant de vous intéresser,
Et quand ça vous intéresse, il est trop tard, on vous dit qu'il s'en prépare une autre.
Lorsque quelque chose d'inédit vous choque et vous gêne,
Vous vous arrangez la veille, toujours la veille, pour retenir une place
Dans un palace d'exilés, entouré du prestige des déracinés.
Les racines profondes de ce pays, c'est Vous, paraît-il,
Et quand on vous transbahute d'un "désordre de la rue", comme vous dites, à un "ordre nouveau" comme ils disent, vous vous faites greffer au retour et on vous salue.
Depuis deux cent ans, vous prenez des billets pour les révolutions.
Vous seriez même tentés d'y apporter votre petit panier,
Pour n'en pas perdre une miette, n'est-ce-pas?
Et les "vauriens" qui vous amusent, ces "vauriens" qui vous dérangent aussi, on les enveloppe dans un fait divers pendant que vous enveloppez les "vôtres" dans un drapeau.
Vous vous croyez toujours, vous autres, dans un haras!
La race ça vous tient debout dans ce monde que vous avez assis.
Vous avez le style du pouvoir
Vous en arrivez même à vous parler à vous-mêmes
Comme si vous parliez à vos subordonnés,
De peur de quitter votre stature, vos boursouflures, de peur qu'on vous montre du doigt, dans les corridors de l'ennui, et qu'on se dise: "Tiens, il baisse, il va finir par se plier, par ramper"
Soyez tranquilles! Pour la reptation, vous êtes imbattables; seulement, vous ne vous la concédez que dans la métaphore...
Vous voulez bien vous allonger mais avec de l'allure,
Cette "allure" que vous portez, Monsieur, à votre boutonnière,
Et quand on sait ce qu'a pu vous coûter de silences aigres,
De renvois mal aiguillés
De demi-sourires séchés comme des larmes,
Ce ruban malheureux et rouge comme la honte dont vous ne vous êtes jamais décidé à empourprer votre visage,
Je me demande comment et pourquoi la Nature met
Tant d'entêtement,
Tant d'adresse
Et tant d'indifférence biologique
A faire que vos fils ressemblent à ce point à leurs pères,
Depuis les jupes de vos femmes matrimoniaires
Jusqu'aux salonnardes équivoques où vous les dressez à boire,
Dans votre grand monde,
A la coupe des bien-pensants.
Moi, je suis un bâtard.
Nous sommes tous des bâtards.
Ce qui nous sépare, aujourd'hui, c'est que votre bâtardise à vous est sanctionnée par le code civil
Sur lequel, avec votre permission, je me plais à cracher, avant de prendre congé.
Soyez tranquilles, Vous ne risquez Rien
Il n'y a plus rien
Et ce rien, on vous le laisse!
Foutez-vous en jusque-là, si vous pouvez,
Nous, on peut pas.
Un jour, dans dix mille ans,
Quand vous ne serez plus là,
Nous aurons TOUT
Rien de vous
Tout de nous
Nous aurons eu le temps d'inventer la Vie, la Beauté, la Jeunesse,
Les Larmes qui brilleront comme des émeraudes dans les yeux des filles,
Le sourire des bêtes enfin détraquées,
La priorité à Gauche, permettez!
Nous ne mourrons plus de rien
Nous vivrons de tout
Et les microbes de la connerie que nous n'aurez pas manqué de nous léguer, montant
De vos fumures
De vos livres engrangés dans vos silothèques
De vos documents publics
De vos règlements d'administration pénitentiaire
De vos décrets
De vos prières, même,
Tous ces microbes...
Soyez tranquilles,
Nous aurons déjà des machines pour les révoquer
NOUS AURONS TOUT
Dans dix mille ans.
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Un extrait de l'album "Poésie des usines" de Romain Dudek (2006).
Paroles :
Salauds d’pauvres
(Romain Dudek - album “Poésie des usines”)
http://www.romaindudek.net
Qui c'est qui fume, qui c'est qui vole
Qui c'est qui joue, qui c'est qui picole
Qui c'est qui fait des morpions
Pour toucher les allocations
Qui c'est qui s'plaint tout le temps
Qui c'est qu'a mal aux dents
Qui c'est qui mange des sardines
Avant d'aller à l'usine
Refrain :
Les salauds de pauvres qu'habitent en bas de chez moi
A croire qu'ils le font exprès d'être dans l'même immeuble que moi
Les salauds de pauvres qu'habitent en bas de chez moi
A croire qu'ils le font exprès, s'ils sont pauvres, c'est qu'ils aiment ça
Qui c'est qu'est pas sérieux
Qu'a pas les trous en face des yeux
Qui c'est qu'habite en banlieue
Qui c'est qui dégrade, qui c'est qui met l'feu
Qui c'est qui respecte rien
Qui dit pas bonjour à son voisin
Qui c'est qui boit comme un trou
Qui sait plus pourquoi tellement qu'il est saoul
Refrain
Qui c'est qu'est pas productif
Qui c'est qu'est pas compétitif
Qui c'est qui comprend rien
A Maastricht, Genève ou Berlin
Qui c'est qui consomme pas assez
Qui c'est qu'a pas d'immobilier
Qui c'est qu'a le scorbute
Qu'a pas de golden parachute
Refrain
Qui c'est qui vit à crédit
Qui paye deux fois son prix
Qui c'est qu'a plus un rond
Qui fait des chèques sans provision
Qui c'est qui fait rien de sa journée
Qui c'est qui r'garde la télé
Qui c'est qu'est surendetté
Qui va être saisi, ça va pas tarder
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